Chansons
Avant de commencer à écrire, Marie Nimier avait joué et chanté, en France avec les groupes Le Palais des Merveilles Les Morosophes et Les inconsolables. Aux Etats-Unis avec Caroline Simonds et le groupe de théâtre d'interventions musicales Pandemonium and the Dragonfly. Elle a chanté aussi dans une comédie musicale présentée au Théâtre du Ranelagh, "From harlem to Broadway".
Une chanson, pour moi, c'est avant tout travailler fenêtres ouvertes, vite, en laissant entrer la lumière, à l'inverse du roman – démarche solitaire et sombre. Il s'agit moins d'une parenthèse que d'une respiration. C'est aussi écrire à voix haute, comme pour les albums destinés aux enfants. Jouer sur la musique des mots, les assonances, les allitérations. S'amuser des contraintes, compter, rebondir. Ecrire une chanson, c'est aussi ne plus être seule. Partager. J'écris le plus souvent à quatre mains (avec Jean Rouaud et Thierry Illouz, écrivains tous les deux, ou Marc Estève, parolier d'Artmengo). J'écris parfois avec les artistes eux-mêmes (Clarika, Lokua Kanza). Même si la chanson n'est finalement pas enregistrée, il y aura eu au moins ça, ces moments précieux où le texte prend forme, cette complicité.
Ecrire des chansons, c'est poser sur le papier des phrases orphelines, incomplètes, qui ne trouveront leur sens que portées par une musique, un arrangement, la personnalité d'un interprète. J'aime me mettre à la disposition d'une voix, m'inscrire dans les désirs d'un autre, découvrir son rythme, son phrasé (et quel phrasé, quand il s'agit de Juliette Gréco ou d'Eddy Mitchell !).
Souvent, nous partons d'un mot, d'une expression, souvent aussi d'une image ou d'un personnage (Une femme dans le métro qui regarde ses mains, pour la Blanche d'Enzo Enzo, ou le rêve d'un ogre perché sur un toit, pour Jean Guidoni).
La chanson a toujours été importante dans ma vie. Avant d'écrire des romans, j'ai chanté les textes des autres, dans des rues, des galeries d'art, des bateaux-mouches, des théâtres et des zoos… Le groupe auquel j'appartenais, créé avec Antoine Denize, s'appelait Les Inconsolables. C'était très marginal, et très joyeux malgré un répertoire qui ne racontait que des histoires terribles. Je pense que c'est avec cette même énergie que j'écris des chansons aujourd'hui, cette même volonté de créer un moment suspendu, de partager un peu de plaisir, d'émotion.
— Marie Nimier
- Une fille en hiver
- La nouvelle arche
- Je me suis réveillé fragile
- Un jour comme les autres
- Lettre à Milena
- Accostez-moi
- Je lis dans ton sommeil
- Le goût de l'eau
- Le sablier
- L'avenir reçoit tous les jours
- Blanche