Un pari difficile, où des figures symboliques, sirènes et dragons, se mélangent à la réalité de chaque jour, vient d'être tout à fait réussi. Il s'appuie sur des émotions fortes. C'est ce qu'aucune recette ne produira. En lisant Marie Nimier, on tremble d'abord un peu. Et si, après l'élan de ses premières pages, elle s'enfermait dans une petite histoire d'amour ? Elle s'en éloigne très vite comme si à mesure, oubliant l'angoisse d'un commencement, le fait d'écrire la rendait légère. Son ivresse dure et, en cinq sec, elle impose aussi sa présence, sa voix.Raphaël Sorin, Le Matin, en janvier 1970.
Sirène
Année de sortie: 1985
Éditeur: Gallimard
Sirène a été couronné par l'Académie française et la Société des gens de lettres.
4ème de couverture:
Marine Kerbay a vingt ans lorsqu'elle décide d'aller se jeter dans la Seine. C'est avec détachement qu'elle se prépare à célébrer son départ, comme si mourir pouvait signifier autre chose que partir à jamais, à tout jamais. Marine écoute le chant désespéré de Lorelei, celui d'Ondine la belle naïade, victimes de l'inconstance de leurs amants. Elles se précipiteront dans les flots, suivant ainsi le chemin des Sirènes antiques après le passage d'Ulysse. Leurs corps charmants, raconte la légende, furent métamorphosés en écueils.Faute de pouvoir crier la vérité, Marine se réfugie dans le silence. Elle va rejoindre ses soeurs les Sirènes, déesses déchues, abusées, mais aussi femmes fatales, irrésistibles et intouchables, figures de proue du monde merveilleux des rêves de l'enfance.
Extraits de presse
La réussite de Marie Nimier dans ce premier livre, écrit avec modestie et relu sans complaisance, est d'avoir utilisé le thème de la sirène non comme un ornement, mais pour structurer le récit.Josyane Savigneau , Le Monde, en janvier 1970.
Voici un premier roman non seulement prometteur mais convaincant : son auteur a du talent, de la personnalité. Elle a un ton à la fois coquin, malicieux, désinvolte, émouvant. Bref, Marie Nimier a des livres devant elle.Éric Ollivier , Livre-Hebdo, en janvier 1970.
Maintenant, si j'étais l'éditeur de Marie Nimier, je lui interdirais de jouer dans des pièces et des films, je l'enfermerais à double tour dans une chambre, dans une tour d'ivoire ou de papier, d'où elle ne sortirait qu'avec son deuxième roman terminé. Marie Nimier est faite pour écrire des romans où retentissent la voix de ces sirènes qui se nomment Amour, Délicatesse, Nostalgie... Louée soit Marie Nimier.Jean Chalon, Le Figaro, en janvier 1970.
Quand le livre circulera, tout un chacun ira de son couplet sur le père : ce serait oublier qu'on se constitue d'abord contre. Et qu'il y a de cette volonté dans le style de Marie Nimier. Dieu soit loué, une femme a souffert, une romancière est née, des hommes, faibles et périssables, vont tomber en son pouvoir.Gérard Guégan , Sud Ouest, en janvier 1970.
Il n'y a pas eu, cette saison, mis à part La Salle de Bains de Jean-Philippe Toussaint, de début d'une force plus singulière. Le charme et la vivacité. La tendresse et la gravité. Les petites phrases aiguës qui rusent avec l'amertume et les grands sentiments qui s'avivent dans la détresse.Pol Vandromme , Pourquoi pas ?, en janvier 1970.
Heureux lecteur qui va découvrir Marie Nimier. Il apprendra d'elle, en petites phrases limpides et frappantes, que les hommes, les mouettes et les fars aux pruneaux n'arrêtent pas d'entretenir à leur insu des quantités de relations insoupçonnées, fraternelles ou hostiles, sentimentales ou extravagantes. (...) Marie est une vraie conteuse, qui sait amener ses pirouettes, varier les plaisirs, mettre la pédale douce sur les drames et faire attendre ses chutes. Le livre tient chaud l'automne, et rend la ville moins solitaire. C'est bon. C'est doux-amer. C'est magique.Patrice Delbourg , L'événement du Jeudi, en janvier 1970.
C'est fragile un premier roman. L'auteur s'y livre sans fard, même s'il n'en a pas vraiment conscience. On hésite alors à proclamer que Sirène est un des meilleurs romans de cette rentrée. C'est pourtant vrai : tout y est, la sécheresse de la phrase, l'émotion contenue, la façon bien à soi de capter le monde et les couleurs. Marie Nimier joue, avec une cruauté innocente, de toutes les ressources du langage. Elle fait mieux que promettre : elle nous donne d'emblée un roman bouleversant.Jean-Pierre Enard , V.S.D., en janvier 1970.