Marie Nimier

Petite soeur

Petite soeur

Année de sortie: 2022

Éditeur: Gallimard

Petite soeur figure sur les listes du prix Fnac et du prix Fémina

 « Quand je partais dans les nuages, Mika me secouait gentiment. T’es où, petite sœur ? En Argentine ? En Équateur ?

J’adorais la façon dont il prononçait ces mots. T’es où, petite sœur ?

J’aimerais écrire une chanson avec ça, un refrain que chacun aurait sur les lèvres, voilà ce que je me dis en arrivant quai Malo. Un arbre lance ses branches vers le fleuve, des branches nues, tortueuses. L’escalier B est indiqué par une flèche en angle. Ça sent l’immeuble bien tenu, habité par des gens qui payent régulièrement leurs charges. Je pense en montant les étages : neuf semaines, je vais habiter chez Gabriel Tournon pendant neuf semaines, le temps de voir l’arbre se couvrir de feuilles. Ici, personne ne sait ce qui m’est arrivé. »

Alice, la trentaine, s’installe dans une ville inconnue pour consigner les souvenirs liés à son frère Mika, récemment disparu. Ensemble, ils ont grandi dans une famille de comédiens et fait les quatre cents coups. Pourquoi n’a-t-elle pas revu depuis sept ans ce garçon auquel elle était si attachée ?

Insolite, bouleversant, ce roman dans lequel on croisera un chat fantôme, une étrange psy en ligne ou encore un peintre spécialisé dans le jogging-crabouillage, explore l’ambiguïté des relations fraternelles et le pouvoir des mots.

Extraits de presse

Composé de quinze chapitres ponctuant les jours et les semaines suivant l’annonce de la mort de Mika, Petite sœur se lit à la fois comme un roman émouvant, lourd de sentiments, comme un ouvrage philosophique sur le deuil, la fratrie et la régénérescence, une enquête à suspens sur le passé, une réflexion sur l’écriture et son processus libérateur, et le tout sans jamais perdre sa verve humoristique.

Jeanne-sarah de Larquier, French review, en octobre 2022.

C’est un amour à part. Celui que partagent un frère et une sœur. Marie Nimier a cette façon pudique de raconter : elle rit du pire et ne s’attarde jamais sur les moments difficiles. Si les larmes nous viennent parfois aux yeux, elle trouve une pirouette pour vite nous les sécher. Son roman, si délicat, monte en puissance, alterne scènes poétiques et révélations déconcertantes, n’oublie jamais d’être léger, virevoltant, recule le moment où il faudra être grave.

Laurence Caracalla, Le Figaro littéraire, en août 2022.

Très juste dans la peau d'une jeune femme frappée par un deuil impossible, Marie Nimier déroule avec art et subtilité le fil rouge d'un deuil qui s'avère plus complexe encore que prévu. Petit à petit, par flash-backs mais sans réellement la lourdeur des flash-backs, la relation au frère prend corps sur fond de solitude à peine habité par la voix de la grand-mère et le fantôme du chat. Un frère plus jeune mais qui a pris toute la place pour effacer une « petite sœur » qui a du mal à exister avec lui. Le roman enquête sur une part d'ombre effrayante avec tact et précision.

Yaël Hirsch, TLC, en août 2022.

Un récit poignant sur l’amitié entre un frère et une sœur. De la très grande littérature.

Michel Litout, Midi Libre, en août 2022.

Dur et émouvant, ce roman explore l’ambiguïté des relations fraternelles, le double visage des êtres que nous croyons connaître et que nous aimons.

Virginie Lannoy, Page, en août 2022.

La reine des sentiments et du désir s’aventure aujourd’hui avec éloquence sur le terrain de l’amour fraternel. De l’art dususpense et de l’exploration humaine...

Marianne Payot, L'Express, en août 2022.

Un livre d'une beauté féroce

Nathalie Clérin, France Inter, en août 2022.

De son écriture ciselée et superbe, Marie Nimier nous offre le récit sensible d'une reconstruction et d'une libération qui entraîne le lecteur vers la lumière.

Anne Michelet, JDD, en août 2022.

L'écrivaine qui sait si bien pénétrer les familles, leurs secrets, leurs ambiances, le tournant que prend une vie apparemment installée, travaille ici deux sujets finement imbriqués : celui d'une emprise, celle d'un jeune frère sur sa sœur, et celui de l'écriture. N'est-ce pas Mika qui, enfant, aidait Alice à « tracer les lettres, à les dessiner ? » Lutter avec les mots, trouver ses marques dans le décor d'un autre, s'accrocher pour tenir bon (mais le pathos n'alourdit jamais la plume délicate de Marie Nimier), observer les autres dans cette ville inconnue : «Toute cette énergie déployée pour que le monde tienne debout me bouleverse.»

Valérie Marin La Meslée, Le Point, en août 2022.

Et soudain, page 122, un sursaut d’inquiétude. «Lecteur,lecteur, reste avec moi!» Non seulement on reste, mais aussi on en redemande. Pas question d’abandonner Alice. Elle est seule, elle a besoin de nous. Et puis, on s’est attaché, dès la première page, à cette jeune femme fantaisiste et mélancolique, rayonnante et ombreuse.

Jérôme Garcin, L'Obs, en août 2022.