Marie Nimier

Confidences tunisiennes

Confidences tunisiennes

Année de sortie: 2024

Éditeur: Gallimard

« Ici en Tunisie il y a beaucoup à cacher. Et qui dit beaucoup à cacher, dit beaucoup à raconter à quelqu'un qu'on ne reverra jamais. »

Quatre ans après Les Confidences, dans lesquelles Marie Nimier avait recueilli les secrets d'inconnus, elle a réitéré l'expérience en Tunisie. Un ancien prisonnier de Bourguiba, un bisexuel contraint de déguiser ses sentiments, une «dépanneuse» proposant aux futures mariées une technique bon marché pour restaurer leur virginité, une lectrice dont la vie a été bouleversée par les romans de Marie Ndiaye, ceux qui veulent partir et ne peuvent pas partir, ceux qui sont partis puis rentrés, ceux qui font la prière à leur façon, mais aussi un apiculteur qui vend du miel de contrebande, et un séducteur à la chaîne. Voilà quelques-uns des personnages qui se sont confiés à l'autrice, pour lui révéler leurs secrets les mieux gardés - souvenirs d'enfance, traumatismes, désirs, regrets. Tour à tour drôles et poignants, ces récits pleins d'humanité sont une source infinie de rêverie et de réflexion, et une invitation au partage.

 

Extraits de presse

Des confidences parfois drôles, parfois insolites, parfois dramatiques, qui ont toutes en cornmun une qualité d'émotion inégalée. Sans doute parce qu'elles sont racontées pour la première fois. La romancière, quant à elle, les recueille avec beaucoup d'humilité et se garde bien de poser des questions car « poser des questions, c'est entendre ce que l'on sait déjà ». Reste alors le talent. Celui de Marie Nimier éclate à chaque page. De la belle ouvrage.

Alexandra Lemasson, Littérature, en août 2024.

La « reine du silence » - ainsi l'appelait son père Roger Nimier -, désormais femme de parole, se passionne pour d'autres vies que la sienne. Cinq ans après « les Confidences », où, les yeux bandés pour mieux se fier aux voix, elle recueillait les souvenirs et les secrets de Nantais anonymes, Marie Nimier a poursuivi, en Tunisie, son étonnante activité d'écrivaine publique. Grâce à  la cinquantaine de témoignages, graves ou légers, qu'elle a collectés, on comprend mieux ce pays.

Jérôme Garcin, Le Nouvel Obs, en juillet 2024.

Invisible et muette dans Confidences tunisiennes, Marie Nimier est pourtant présente dans chaque récit à la première personne, recueilli pour ce nouveau livre. L’autrice est reconnaissable à sa phrase agile, au mélange de drôlerie et de mélancolie, à l’art de changer la vie en chanson (…). Ce tourbillon de voix forme un portrait instantané de la Tunisie, en même temps qu’il retrace, avec pudeur, une quête de soi en l’autre — de notre désir, ce qui fait qu’on se lève le matin, qu’on a envie de vivre, d’inventer, d’aimer, de partager.

Gladys Marivat, Le Monde, en juillet 2024 (lire l'article).

Marie Nimier donne la parole avec une immense délicatesse d'écoute et de plume, évoluant en funambule entre humour et émotion.

Minh Tran Huy, Figaro Madame, en mai 2024.

Au fil de cette lecture merveilleuse, chaque secret devient un portrait, produisant par accumulation un effet-monde. Au-delà de la Tunisie, l'humanité s'ouvre au lecteur, aux prises avec ses tabous universels. (...) Nimier, connue comme parolière, a le don de cueillir les phrases qui condensent une vie. (...) Les histoires vraies sont précieuses : elles nous délivrent de nous-mêmes.

Arthur Dreyfus, Philosophie magazine, en mai 2024.

Marie Nimier est une magicienne. La voici qui récidive : il y a cinq ans, elle glanait des pétales de vie - couleurs du temps qui passe - un premier ouvrage de Confidences, cette fois, elle butine en Tunisie. Même démarche: écouter intensément ces hommes et ces femmes qui trimballent dans leurs besaces, de lourds secrets, des rêves inassouvis, des étincelles de plaisirs innocents ou coupables. 

Pascal Verdeau, Culturetops, en mai 2024.

Ces objets littéraires écrits à partir de témoignages oscillent entre fiction et réalité comme le «docufiction» ce genre cinématographique aujourd’hui très en vogue et très pratiqué. Ainsi parfois la réalité investit l’espace fictionnel comme lorsqu’une confidente rend hommage à Lina Ben Mhenni, la militante politique et féministe très connue ou lorsqu’une autre décrit sa passion obsessionnelle pour l’écrivaine française Marie NDiaye et c’est encore plus flagrant lorsque le confident n’est pas anonymisé et qu’il raconte son vécu comme le fait l’universitaire bien connu Mohamed Chérif Ferjani.

D’autres fois, Marie Nimier, comme pour ne pas s’approprier entièrement les récits qui lui sont confiés, laisse appa- raître les «coutures» en reproduisant les interpellations des confident.es: «C’est vraiment très intime, et moi j’ai sen- ti que tu avais besoin d’intime quand tu m’as parlé de ton projet» (P97) lui confie l’une et un autre lui demande: «Et toi, qu’est-ce que tu fais comme travail? Tu écris des livres, ou seulement des confidences?» (P112). Quant à l’ultime confident, une sorte de séducteur obsessionnel, il demande à l’autrice : «’Jai envie de te plaire... j’aimerais te séduire par ma sincérité. Est-ce que ça t’excite un peu, ce que je te raconte ? »

Le lecteur ignore la réponse de Marie Nimier à ce bonimenteur, mais il sort de ce livre ravi par sa drôlerie, sa bienveillance et sa beauté.

Slaheddine Dchicha, Magazine Leaders (Tunisie), en avril 2024.

Reste le travail de l’écrivain, qui fait des bribes un récit, des non-dits une histoire, de quelques confidences un recueil follement romanesque.

Christophe Henning, La Croix, en avril 2024.

Recueillir de manière fugace les paroles de confidents secrets a quelque chose de palpitant. Plus encore, ici, que ce soit par téléphone, par écrit ou dans un café près du marché, chacune et chacun s’est livré sans fard, afin que, quelque part, restent les traces d’une histoire, petite ou grande. Et devenant souvent, par la magie de la plume, celle de toute une vie.

C.F., Afrique magazine, en avril 2024.

Il y a là un trésor de littérature, comme la source du travail de l'écrivain, le geste qui depuis l’anecdote, depuis l'histoire de chacun nous embrasse, nous saisit, nous réunit. Ces confidences tunisiennes qui creusent plus encore le sillon ouvert avec “les confidences” éblouissent par ce qui en nous fait écho, ce qui en nous parle avec le monde, refuse les séparations, les frontières et révèle au contraire la part de nous, qui sommes enfoncés dans la terre d'ici, bouleversée par la terre d’ailleurs... Le romancier connaît cette vérité : quelque chose de nous est déposé chez l’autre. Et Marie Nimier écrit comme personne cette vérité là.

Thierry Illouz, Lectures, en avril 2024.

On sourit ou on s’attriste, c’est selon, devant ce condensé de vies reproduit avec grande délicatesse par Marie Nimier.

Marianne Payot, L'Express, en mars 2024.