Marie Nimier

La revanche des pissenlits

Année de sortie: 2001

Réalisé par Christine Bernard-Sugy pour "Les histoires du pince-oreille", France Culture.
Ce texte a également été adapté, dans un découpage différent, pour la scène par la compagnie La Poursuite, mise en scène Claude Défard

Extraits de presse

Le thème : le pipi au lit. Trois adultes livrent leur vécu sur la question : Solange et Mathieu, la trentaine, ont dans leur enfance connu les affres et la saga du pipi au lit ; Monsieur Christian, vieillard dans une maison de retraite, retourne à l’âge où muscles et sphincters se relâchent – c’est désagréable, note-t-il sobrement, mais on sait que ça ne va pas durer. L’écrit de Marie Nimier joue sur une forme de réalisme poétique : son ode à trois voix à l’incontinence, tour à tour drôle et tendue, évoque parfois les âges de la vie selon Shakespeare. En mode mineur certes. Mais au fond, pour être habituellement expulsé du champ littéraire, le propos n’est peut-être justement pas du tout … mineur . Le pipi au lit, dernier tabou ? Marie Nimier convoque en effet, avec la feinte innocence dont elle est coutumière, et sur le ton de la dérision, des thèmes tout à fait sérieux : le statut social de l’enfant, et celui du vieillard qui dans bien des cas lui ressemble ; les rites et les chantages familiaux ; les non dits d’une société qui prétend tout verbaliser… Elle débusque avec jubilation les tabous contemporains : certes ils ne résident plus du côté du sexe ni du corps triomphant ; ils ont élu domicile dans les régions du corps vaincu, défait par défaut ou excès d’âge, ou par manque de conformité aux usages. Ce pourrait être un sujet d’essai ou de débat ! L’auteur préfère une comédie avec trois personnages vrais, attachants et insolents, et cache toujours sa gravité sous l’humour, l’ironie, une tendresse amusée. Elle choisit la mémoire, le rêve et le lapsus comme moteurs de son écrit : un beau terrain pour le théâtre. Notre spectacle parle à des spectateurs de tous âges. C’est une comédie à la fois réaliste et onirique dans laquelle l’objet tient une place importante : objet du quotidien, objet fétiche, objet pour rire. Rien n’est sérieux, mais tout fait sens parmi les interdits et les fantasmes qui accompagnent les fonctions « inférieures » de notre corps,
, compagnie La Poursuite, en janvier 1970.